Sur la page FB d’Isabelle DURANT ce 17.04.13

Quand socialiste rime avec lobbystes…
MITTAL sait maintenant à qui il peut dire merci !

Le marché carbone européen et le système d’échange des quotas d’émissions n’a jamais été la tasse de thé des Verts. Mais il constitue un outil qu’iĺ´aurait fallu reformé tant il a sérieusement dysfonctionné depuis sa mise en place. La raison en est simple et bien connue : si vous voulez tuer un marché, vous l’innondez.

C’est ce qu’ont instigué de très ingénieux lobbystes du secteur des énergies fossiles et qu’ont fait de nombreux industriels en introduisant dans le système des certificats excédentaires pour un montant d’environ 1,5 milliard d’euros. Ils ont également, par des manipulations assez odieuses, rapatrié des certificats destinés à des filiales en Chine ou en Inde. Une autre stratégie, dont MITTAL est le champions consiste a mettre des sites en veilleuse et ainsi récupérer les certificats alloués pour un montant de plus de 300 millions d’euros. Voilà pour les faits.

Réformer en profondeur ce système pour empêcher de telles pratiques aurait pris du temps, trop de temps par rapport à l’échéance électorale de 2014.

Alors, pour éviter l’effondrement du prix de la tonne de carbone sous les 5 Euros et préserver le système, la Commission a proposé une mesure de sauvegarde visant à geler 900 millions de quotas CO2 excédentaires. Pour insuffisante qu’elle soit, cette mesure aurait permis la survie du marché du carbone avant sa refonte. Mais une majorité du Parlement européen a refusé d’approuver cette proposition et a choisi de botter en touche en encommissionnant ce texte.

Ce faisant, et sciemment, la majorité du PE menace dramatiquement la politique climatique et ruine les efforts consentis par de nombreuses entreprises et secteurs qui ont choisi la responsabilité environnementale, l’innovation et l’économie décarbonée.

Surprise lors du vote : de nombreux conservateurs et libéraux ont sans surprise rejeté le texte, mais aussi une bonne part de socialistes du sud de l’Europe. Mais aussi Frédéric Daerden ! Incompréhensible ! Lui qui est le premier à s’indigner du comportement des multinationales, prompt à açtiver fièrement le fonds d’ajustement à la mondialisation lors des fermetures d’entreprises, le voilà qui soutient les intérêts entre autres de MITTAL. MITTAL qui a déjà bénéficié via les intérêts notionnels d’une quasi totale exonération fiscale, qui licencie massivement à Liège (et ailleurs en Europe) et qui justifie ces licenciements par les exigences climatiques alors même qu’il a exploité, profité et contribué à anéantir le système jusqu’à la corde, se voit remercié !

Et après, on parlera d’impuissance du politique ?

Moi, je suis en colère. Les intérêts des groupes industriels (et souvent financiers) l’ont emporté au moment où la Chine, l’Australie ou la Corée du Sud sont en train de finaliser leur propre marché…sauf sursaut au sein du Conseil des Ministres, on aura l’air malin, les européens, au prochain sommet climat…