Interpellation concernant l’impact des mesures prises par le gouvernement fédéral en matière de chômage sur les budgets de la ville et du CPAS.

En novembre dernier, la FGTB avait évalué à 55.000 jeunes chômeurs sur un siège éjectable (dont 35.000 wallons), le nombre de personnes qui seraient exclues du système des allocations d’insertion ou d’allocations d’attente, dès janvier 2015 en raison de limitation dans le temps de ces allocations.

A partir du 1er février un courrier risque d’arriver, si ce n’est déjà fait, dans les boites aux lettres des jeunes demandeurs d’emploi.

Suite à la réforme du stage d’attente, le bénéfice des allocations d’insertion est limité à 3 ans à compter du 1er Janvier 2012

Celles et ceux qui n’auront malheureusement pas trouvé du travail entre-temps ou travaillé assez pour reculer l’échéance seront exclus du chômage.

Une première cohorte de jeunes sans emploi va tomber dès le 1er janvier 2015.

Celles et ceux qui au 1er janvier 2012 étaient déjà au chômage avec une allocation qui s’appelait alors « d’attente » seront dans le cas.

Celles et ceux qui se sont inscrits dans le courant 2012, tomberont à leur tour dans le courant 2015.

Les médias ont diffusé ce 5 février 2014 les résultats d’une étude complémentaire, commune par commune du nombre de demandeurs d’emploi qui seront exclus.

Pour notre ville de Seraing, ce ne sera pas moins de 932 chômeurs qui seront exclus, nous sommes la 5ème commune de Wallonie la plus touchée après Charleroi, Liège, La Louvière et Mons.

Certes l’ONEM propose d’autres chiffres mais qui ne remettent pas en cause fondamentalement le nombre avancé par la FGTB.

De plus, les chiffres avancés sont ceux au 1er janvier 2015 et n’évoquent pas le nombre de chômeurs exclus après le 1er janvier.

Certes, il faut considérer que seul une partie de ces exclus viendront frapper à la porte du CPAS pour demander une aide complémentaire ou un revenu d’intégration RIS.

Une autre partie  grèvera encore plus le budget des familles avec le retour à la charge des parents, une autre partie se retrouvera peut-être dans la nature.

Ne faut-il pas craindre que cet acharnement à l’encontre des jeunes chômeurs ne fasse naître, à juste titre, un sentiment de révolte qui pourrait s’exprimer d’une mauvaise manière.

Actuellement, on met en place un système massif de répression.

On organise une véritable casse sociale parmi les jeunes, mais si un mouvement de grogne s’organise, on leur impose des sanctions administratives, des amendes.

Toute révolte de la jeunesse sera muselée.

C’est comme cela qu’on voit des jeunes se tourner vers des idées extrêmes, parce que, nous partis démocratiques, ne répondons plus à leurs questions.

N’oublions jamais, qu’un jeune ou un moins jeune chômeur est le plus souvent une victime de notre société et non pas un profiteur d’un système social.

Que chacune et chacun souhaitent travailler pour avoir une place dans notre société, avoir un salaire convenable pour pouvoir profiter de la vie familiale, assurer un avenir à ses enfants.

Monsieur le Bourgmestre, qu’elles seront les conséquences financières, voire sociales, de ces exclusions sur le fonctionnement de la commune et de son CPAS, à court et à moyen terme, en terme financier et en termes de surcharge de travail face à cet afflux de nouvelles demandes ?

Il est de notre responsabilité, devant ce signal d’alarme tiré hier par la Fédération des CPAS et aujourd’hui par les syndicats, que notre ville exprime officiellement sa désapprobation des décisions prises par le gouvernement fédéral et demande :

  • Que d’autres alternatives soient trouvées à cette chasse aux chômeurs
  • Que le fédéral cesse ce report de charges sur le niveau local

En vous remerciant d’avance, je vous prie de croire, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les membres du Collège communal, à l’assurance de mes meilleurs sentiments.

Carmelo Sciortino
Conseiller communal