Le Conseil communal,
Considérant la décision brutale de la direction d’Arcelor-Mittal de condamner sept lignes de production affectant ainsi directement l’emploi de 1.300 personnes ;

Considérant l’implantation d’Arcelor-Mittal sur le territoire de la Ville de Seraing, ainsi que les travailleurs serésiens concernés par cette décision ;

Vu le nombre de sous-traitants implantés à Seraing, et/ou oeuvrant pour les différents sites d’Arcelor-Mittal ;

Décide
D’exprimer son soutien indéfectible aux travailleurs touchés par ce drame social, de même que  sa profonde indignation à l’égard de la décision d’Arcelor-Mittal de fermer 7 de ses sites de la phase à froid du bassin sidérurgique liégeois.

De faire part de sa grande inquiétude face à cette décision susceptible d’entraîner un bouleversement systémique de l’économie du bassin industriel liégeois.

De solliciter le Gouvernement wallon aux fins qu’il examine, en lien étroit avec le niveau de pouvoir fédéral et européen ainsi qu’avec toutes les forces vives dont les organisations syndicales, ERIGES et l’AREBS, l’ensemble des pistes permettant de donner à la sidérurgie liégeoise un avenir, que ces pistes soient publiques (tels qu’un rachat, une expropriation, ou tout autre moyen conforme à la Constitution, et ce afin d’aboutir à une régionalisation et/ou un portage à l’instar de ce qui s’est envisagé pour la FN dans le secteur de l’armement), ou privées (repreneur industriel) permettant de conserver une activité sidérurgique intégrée viable et durable en région liégeoise, et d’ainsi pérenniser l’emploi.

D’inciter le Gouvernement fédéral à saisir la Commission européenne sur base de l’article 102 du traité de fonctionnement de l’U.E. (T.F.U.E.) afin de poursuivre Mittal s’il s’avère qu’il n’a pas respecté les règles de concurrence européenne.

D’exprimer sa conviction qu’une politique volontariste et un engagement européen sont absolument nécessaires en vue de dégager un rapport de force assurant la persistance ou la renaissance d’une industrie sidérurgique intégrée et durable, en Europe et en Wallonie en particulier.

De veiller, principalement au sein du Centre de recherche métallurgique soutenu par les pouvoirs publics,  à préserver notre savoir-faire industriel en conservant  nos brevets et avancées scientifiques développés.

D’insister pour qu’ArcelorMittal, si le groupe persévère dans sa volonté d’abandonner sa production dans le bassin liégeois, paie sa dette sociale et environnementale, la dépollution des sites désaffectés, ainsi que le remboursement des aides publiques obtenues.

D’exhorter plus largement les différents niveaux de pouvoir à recadrer les aides publiques et avantages fiscaux accordés aux entreprises afin de les conditionner davantage à la création d’emplois.

De préconiser que des solutions novatrices soient apportées aux différents niveaux de pouvoir en vue de contraindre Mittal à céder les outils de production afin d’éviter leur démantèlement, et assurer ainsi le maintien de l’emploi et du savoir-faire de nos travailleurs.