Mesdames, Messieurs,

En application de l’article L 1122-24 du code de la démocratie locale et de la décentralisation, je vous remercie d’inscrire à l’ordre du jour du conseil communal de ce 10 juin 2013  le point suivant :

Concerne : Pollution du terrain Jacbois, rue des six Bonniers à Seraing.

 Monsieur le Bourgmestre,

Il y a peu, sur les ondes de Vivacité, dans la presse écrite, on apprenait que la parcelle de terrain, appartenant à l’entreprise « Jacbois », était fortement polluée.

Il y aurait une pollution de 35.000 M3 de déchets – soit disant inerte -, dont une bonne partie d’amiante, sous forme d’eternit déposé sur ce terrain.

Rappelons que Le tracé du futur boulevard urbain passe sur ce terrain.

Cela faisait des années que le propriétaire de l’entreprise concernée exploitait ce terrain.

Elle a une superficie de 6.000 M2, située à l’angle des six Bonniers et de la rue Dolet à Seraing, et, pour mémoire, cette entreprise louait des conteneurs à des particuliers.

Selon de très nombreux riverains, le propriétaire vidait ses conteneurs de déchets divers sur son terrain, y entreposait des déchets, brûlait parfois certains de ces déchets à ciel ouvert en se souciant du voisinage comme d’une guigne ! Et cela de manière clandestine puisque le propriétaire ne disposait pas des autorisations ad-hoc.

Au fur et à mesure, une véritable petite montagne d’immondices s’est alors formée.

Une question écrite parlementaire, du 12 avril 2005 – cela fait donc plus de 8 ans – faisait déjà craindre que le sol soit pollué en profondeur.

La réponse du Ministre de l’environnement de l’époque, précisait que « le contrevenant est en infraction par rapport à l’art. 10 du décret du 11 mars 1999 relatif au permis d’environnement pour exercice d’une activité de collecte et de recyclage de déchets non autorisée ».

« Suite aux différentes interventions des corps de police, le contrevenant s’était engagé, en date du 5 août 2004, à l’évacuation des déchets qui jonchait sa parcelle. Ces engagements n’ont jusqu’à présent été suivi d’aucun effet ».

Le permis d’exploiter de l’entreprise Jacbois expirant fin juin 2005, on peut se demander comment il a pu se faire que cette entreprise ait continué à accumuler ainsi les  déchets sur son terrain, jusqu’à sa faillite de décembre 2010 et qui sait, au delà.

Monsieur le Bourgmestre, cela fait des années que l’on parle de cette pollution, et je pourrais longuement évoquer ici les interventions de notre ancienne collègue Annie Morsa.

Faut-il croire qu’il ait fallu les premières pelletées du boulevard urbain à cet endroit pour s’apercevoir qu’il y a 35.000 M3 de déchets dont pas mal d’amiantes, déchets toxiques qui continuent à défrayer la chronique dans le monde entier ?

Comment ce propriétaire a-t-il pu ainsi narguer à la fois les riverains, la police, les autorités administratives locales voire régionales et même, semble-t-il – l’un ou l’autre magistrat.

Aujourd’hui, fatalement des questions se posent :
1. la première est naturellement : que va t’on faire de ces déchets ?
2. va t’on en retirer l’entièreté, une partie seulement ?
3. s’il devait en rester une partie in situ, de quelles garanties disposons-nous à ce jour pour qu’aucune pollution ne s’y manifeste, fusse dans les décennies à venir. Il est vrai que la pollution de l’amiante est avant tout volatile, mais il nous faudra toutefois de sérieuses garanties scientifiques pour être pleinement rassurés.
4. Nous le savons, le futur bassin d’orage, prévu en milieu naturel, sera proche du terrain en question. Je ne suis pas un spécialiste scientifique, mais vous comprendrez, M. le Bourgmestre, que nous vous invitions fermement à vous assurer que cette pollution n’atteigne en rien ce futur bassin en percolant dans les sols.
5. La valeur de l’habitat avoisinant ne risque t’elle pas d’être affectée par cette pollution ?

Il m’est revenu, Monsieur le Bourgmestre, qu’à une époque, la ville aurait été en justice contre le propriétaire.
Or, il se fait que la DPC régionale n’a pas été avertie de cette initiative. Ce qu’elle dit aujourd’hui regretter car, informée, la DPC aurait alors pu demander l’évacuation de tous les déchets existants sur ce terrain.

Etes-vous informé de cet épisode, pourriez-vous m’en dire plus ?
Vous voyez il y a beaucoup de questions par rapport à cette pollution.

On annonce 8 millions d’euros pour tout nettoyer, c’est encore les citoyens qui payeront la note parce que, diront-ils « on a laissé faire sans trop se soucier du devenir de cette pollution ».
Même si je sais que la ville a agit, je ne peux m’empêcher de me dire, au vu des résultats que, quoi qu’elle ait fait, elle aurait pu en faire plus…

Je vous remercie de m’avoir écouté.

Carmelo Sciortino
Conseiller Communal et de Police